Delphine Dénéréaz, par le biais d’une série de sculptures tissées, investit Askip !
Pour la première fois l’artiste s’émancipe du métier à tisser et de la surface plane en venant travailler directement sur place, sous la forme d’une mini-résidence et avec des objets collectés à Nantes.
Delphine Dénéréaz : « Je me suis souvenue de ces moments passés à la laverie pendant mes études, où je me disais souvent que j’aurais eu le temps en attendant ma lessive de tisser un échantillon ou deux pour l’école. Et j’ai pris cette réflexion au pied de la lettre, pour cette exposition chez Askip lieu hybride et multiple qui m’invite à venir travailler et présenter mon travail dans son espace galerie / laverie / café.
J’y passe une semaine à tisser. Des anecdotes liées au lavomatique, lieu collectif où pourtant chacun est face à sa solitude et à son linge.
Sac ikéa qui se balance sur la poignée de la machine, quelques mots échangés autour du choix de l’assouplissant et du panier à roulette, chaussette abandonnée dans le fond du tambour, coloration malheureuse quand on a oublié le color stop. »
Née en 1989 dans le sud de la France, Delphine Dénéréaz est une artiste textile mêlant l’art du tissage traditionnel de la lirette à des images populaires telles que symboles, logos et scènes de la vie quotidienne.
Diplômée de La Cambre (Bruxelles) avec un Master en design textile, elle tisse des pièces à partir de tissus domestiques recyclés.
Inspirée par une esthétique contemporaine et portant un réel intérêt au tapis, objet symbolique de la culture méditerranéenne, Delphine Dénéréaz livre un témoignage de son époque.
La mine absurde, Émilie Breux associe des figures canoniques de l’histoire de l’art (natures mortes, sculptures antiques) à des formes naïves (smiley, emojis, pictogrammes) pour en offrir une lecture aussi humoristique qu’irrévérencieuse.
Il est aussi parfois question dans son travail de sculpture et d’installation de se jouer des lois de la physique, avec humour et poésie. Le leurre vient souligner la fragilité du réel, de ses représentations, et la complexité des mécanismes de perception. En quête d’instabilité, de déséquilibres, questionnant les limites, l’artiste aime proposer des moments en suspend, comme une fin de fête, entre plaisir et mélancolie. Cet instant particulier est alors figé dans le temps, comme une tentative de retenir ces sensations un peu plus longtemps, un effort dérisoire et poétique de retarder le lendemain.
Après les festivals Indélibile à Toulouse en 2018, et No Tengo Mama à Vigo en août 2019, Margaux Duseigneur et Antoine Marchalot profitent de l’invitation de la galerie Askip pour produire une nouvelle exposition à quatre mains, qui leur permet, par la peinture, le dessin ou la construction de volumes, de trouver un point à mi-chemin entre leurs deux univers ; celui, plus pictural, formaliste et abstrait, de Margaux, et celui, plus narratif et absurde, d’Antoine, empreint du second-degré présent dans ses bandes-dessinées.
Margaux Duseigneur & Antoine Marchalot se sont rencontrés à Lyon. Antoine Marchalot y fait des revues de bandes-dessinées et des fanzines au sein du collectif/éditeur Arbitraire depuis 2007 ; ils migrent ensuite vers Paris où ils rejoignent l’organisation du festival Fanzines! et créent la micro-structure d’édition Le Vau-Charette.
Margaux Duseigneur & Antoine Marchalot vivent depuis novembre 2018 à Uzerche, en Corrèze.
www.margauxduseigneur.com
www.antoinemarchalot.tumblr.com
Nine : L’ambiguïté, les genres, le corps, les sexualités, l’identité, toutes ces thématiques sont au cœur de ton travail.
H. : Ce que m’évoque le transféminisme, la queerness, nos corps TransPédéBiGouines, nos pratiques, ce sont des promesses. Mon atterrissage dans les espaces TPBG a agit simultanément à deux endroits ; à la fois en décapant en moi un construit qui se basait sur l’hétérosexualité (au sens où Wittig l’entend, comme un système politique, dans : La Pensée straight) et en me permettant de résoudre des impensés et de me rapprocher de moi-même. Les modèles que nous offre le cistème me semblent insondables, avec leurs politiques naturalisantes et essentialisantes. L’apparition de corps en mutation, s’appropriant et performant les concepts de féminin, de masculin, de désirs, renversant les définitions possibles et les limites imaginables du corps ont fait exploser la chape de plomb qui maintenait un ordre établi des genres, des sexes, des sexualités. Les raisons qui me poussent à produire vers et pour ces zones sont doubles, il y a à la fois la jouissance éprouvée, le bonheur pur et dur de savoir que ces lieux, ces discours, ces corps existent et œuvrent dans le monde, pris dans le même temps par une urgence à agir, un découragement perpétuel face à la violence, un sentiment de sidération et d’abattement, rejoint bientôt par la rage et l'amour. Ce double mouvement fait entrer en contact et en tension la vitalité et la colère ; ces deux notions maintiennent en moi un état d’éveil, porté à la fois par l’inquiétude et l’exaltation.
www.helenealix.hotglue.me
L’objet a toujours été au centre. Entre art soi-disant majeur et artisanat, Fanny Durand le questionne. Parures ostentatoires. Plaques militaires gravées. Casques et boucliers. Tour à tour, l’objet est et évoque. Outil d’une époque. Témoin d’une époque. Depuis 2016, Fanny Durand le lie à la violence des femmes. La violence faite par les femmes. Elle dresse l’inventaire des femmes combattantes. Avec la minutie d’une archiviste, elle récolte et classe la longue liste des noms oubliés de façon bien trop souvent volontaire. Au départ de cette quête, il y a le Mythe des Amazones. La construction d’un récit où la beauté et la force antique de cette armée de femmes ne sont qu’au service de l’homme. Un homme qui sort de la bataille d’autant plus victorieux que son ennemie est fascinante et arbitrairement vouée à l’échec. En 2018, les combattantes Amazones avaient déposées leur barda guerrier dans les salles du Musée des Beaux-Arts de Dole. Tel le silence après le champ de bataille. Elles avaient survécu.
www.durandfanny.com
Avec ses nombreuses séries, Melchior Tersen tend à dresser un panorama d’univers où se mêlent aventure, références de la culture populaire contemporaine et archivage. La culture métal et hip-hop, l’Île-de-France, ses souterrains et grottes, sa faune, ses lieux touristiques, vus d’un point de vue personnel, les communautés culturelles et leurs pratiques et réalisations. Au fur et à mesure des années, la figure de l’humain disparaît peu à peu de son travail pour ne laisser plus que place aux interventions de l’Homme.
Delphine Dénéréaz, par le biais d’une série de sculptures tissées, investit Askip !
Pour la première fois l’artiste s’émancipe du métier à tisser et de la surface plane en venant travailler directement sur place, sous la forme d’une mini-résidence et avec des objets collectés à Nantes.
Delphine Dénéréaz : « Je me suis souvenue de ces moments passés à la laverie pendant mes études, où je me disais souvent que j’aurais eu le temps en attendant ma lessive de tisser un échantillon ou deux pour l’école. Et j’ai pris cette réflexion au pied de la lettre, pour cette exposition chez Askip lieu hybride et multiple qui m’invite à venir travailler et présenter mon travail dans son espace galerie / laverie / café.
J’y passe une semaine à tisser. Des anecdotes liées au lavomatique, lieu collectif où pourtant chacun est face à sa solitude et à son linge.
Sac ikéa qui se balance sur la poignée de la machine, quelques mots échangés autour du choix de l’assouplissant et du panier à roulette, chaussette abandonnée dans le fond du tambour, coloration malheureuse quand on a oublié le color stop. »
Née en 1989 dans le sud de la France, Delphine Dénéréaz est une artiste textile mêlant l’art du tissage traditionnel de la lirette à des images populaires telles que symboles, logos et scènes de la vie quotidienne.
Diplômée de La Cambre (Bruxelles) avec un Master en design textile, elle tisse des pièces à partir de tissus domestiques recyclés.
Inspirée par une esthétique contemporaine et portant un réel intérêt au tapis, objet symbolique de la culture méditerranéenne, Delphine Dénéréaz livre un témoignage de son époque.
La mine absurde, Émilie Breux associe des figures canoniques de l’histoire de l’art (natures mortes, sculptures antiques) à des formes naïves (smiley, emojis, pictogrammes) pour en offrir une lecture aussi humoristique qu’irrévérencieuse.
Il est aussi parfois question dans son travail de sculpture et d’installation de se jouer des lois de la physique, avec humour et poésie. Le leurre vient souligner la fragilité du réel, de ses représentations, et la complexité des mécanismes de perception. En quête d’instabilité, de déséquilibres, questionnant les limites, l’artiste aime proposer des moments en suspend, comme une fin de fête, entre plaisir et mélancolie. Cet instant particulier est alors figé dans le temps, comme une tentative de retenir ces sensations un peu plus longtemps, un effort dérisoire et poétique de retarder le lendemain.
Après les festivals Indélibile à Toulouse en 2018, et No Tengo Mama à Vigo en août 2019, Margaux Duseigneur et Antoine Marchalot profitent de l’invitation de la galerie Askip pour produire une nouvelle exposition à quatre mains, qui leur permet, par la peinture, le dessin ou la construction de volumes,
de trouver un point à mi-chemin entre leurs deux univers ; celui, plus pictural, formaliste et abstrait, de Margaux, et celui, plus narratif et absurde, d’Antoine, empreint du second-degré présent dans ses bandes-dessinées.
Margaux Duseigneur & Antoine Marchalot se sont rencontrés à Lyon. Antoine Marchalot y fait des revues de bandes-dessinées et des fanzines au sein du collectif/éditeur Arbitraire depuis 2007 ; ils migrent ensuite vers Paris où ils rejoignent l’organisation du festival Fanzines! et créent la micro-structure d’édition Le Vau-Charette.
Margaux Duseigneur & Antoine Marchalot vivent depuis novembre 2018 à Uzerche, en Corrèze.
www.margauxduseigneur.com
www.antoinemarchalot.tumblr.com
Nine : L’ambiguïté, les genres, le corps, les sexualités, l’identité, toutes ces thématiques sont au cœur de ton travail.
H. : Ce que m’évoque le transféminisme, la queerness, nos corps TransPédéBiGouines, nos pratiques, ce sont des promesses. Mon atterrissage dans les espaces TPBG a agit simultanément à deux endroits ; à la fois en décapant en moi un construit qui se basait sur l’hétérosexualité (au sens où Wittig l’entend, comme un système politique, dans : La Pensée straight) et en me permettant de résoudre des impensés et de me rapprocher de moi-même. Les modèles que nous offre le cistème me semblent insondables, avec leurs politiques naturalisantes et essentialisantes. L’apparition de corps en mutation, s’appropriant et performant les concepts de féminin, de masculin, de désirs, renversant les définitions possibles et les limites imaginables du corps ont fait exploser la chape de plomb qui maintenait un ordre établi des genres, des sexes, des sexualités. Les raisons qui me poussent à produire vers et pour ces zones sont doubles, il y a à la fois la jouissance éprouvée, le bonheur pur et dur de savoir que ces lieux, ces discours, ces corps existent et œuvrent dans le monde, pris dans le même temps par une urgence à agir, un découragement perpétuel face à la violence, un sentiment de sidération et d’abattement, rejoint bientôt par la rage et l'amour. Ce double mouvement fait entrer en contact et en tension la vitalité et la colère ; ces deux notions maintiennent en moi un état d’éveil, porté à la fois par l’inquiétude et l’exaltation.
www.helenealix.hotglue.me
L’objet a toujours été au centre. Entre art soi-disant majeur et artisanat, Fanny Durand le questionne. Parures ostentatoires. Plaques militaires gravées. Casques et boucliers. Tour à tour, l’objet est et évoque. Outil d’une époque. Témoin d’une époque. Depuis 2016, Fanny Durand le lie à la violence des femmes. La violence faite par les femmes. Elle dresse l’inventaire des femmes combattantes. Avec la minutie d’une archiviste, elle récolte et classe la longue liste des noms oubliés de façon bien trop souvent volontaire. Au départ de cette quête, il y a le Mythe des Amazones. La construction d’un récit où la beauté et la force antique de cette armée de femmes ne sont qu’au service de l’homme. Un homme qui sort de la bataille d’autant plus victorieux que son ennemie est fascinante et arbitrairement vouée à l’échec. En 2018, les combattantes Amazones avaient déposées leur barda guerrier dans les salles du Musée des Beaux-Arts de Dole. Tel le silence après le champ de bataille. Elles avaient survécu.
www.durandfanny.com
Avec ses nombreuses séries, Melchior Tersen tend à dresser un panorama d’univers où se mêlent aventure, références de la culture populaire contemporaine et archivage. La culture métal et hip-hop, l’Île-de-France, ses souterrains et grottes, sa faune, ses lieux touristiques, vus d’un point de vue personnel, les communautés culturelles et leurs pratiques et réalisations. Au fur et à mesure des années, la figure de l’humain disparaît peu à peu de son travail pour ne laisser plus que place aux interventions de l’Homme.