Carte Blanche est un format d'invitation chez Askip qui se joue sur le temps court de l'entre-deux expositions et qui consiste à permettre à des créateurs, coups de coeur des programmateurs, qui sont issus de domaines aussi variés que l'architecture, la mode, le graphisme, le design ou encore l'édition de s’emparer du lieu.
Merci la nuit est un projet de documentaire sur la culture de la free party des années 90 à aujourd’hui en Europe. Pendant le processus de création, les réalisateurs de Merci la nuit ont conçu le livre "Musique du diable III" qui rassemble les collections de flyers de Mo, DJ-artiviste de free party.
Silina Syan est artiste plasticienne, photographe et vidéaste, basée à Pantin. Née en 1996, et diplômée de la Villa Arson à Nice en 2020, son travail est issu de ses questionnements autour de la notion d’hybridité culturelle. Sa pratique est transdisciplinaire, oscillant entre la photographie, la vidéo et la forme documentaire. À travers des éléments issus du kitsch, du populaire, de l’ordre du motif, de la surcharge, de l’excès, et une colorimétrie dense, ses œuvres viennent recréer un fantasme, une histoire, un récit ou un lien presque mythologique avec un nouveau lieu, celui des migrations et de l’entre-deux culturel que crée l’exil.
En parallèle, elle codirige le média Echo Banlieues au sein duquel elle est photographe.
En 2021, elle travaille en résidence aux Ateliers Médicis et à Triangle-Astérides. Elle présente son travail aux Magasins Généraux à l’occasion du festival Les Chichas de la Pensée, à la galerie art-cade* de Marseille, au centre d’art de la Villa Arson, et aux Ateliers Médicis lors de la Nuit Blanche. En 2022, son travail est exposé à la galerie Eric Mouchet à Paris, à Poush Manifesto de Clichy, ainsi qu’à La Villette dans “100% l’expo” et au 109 (Nice) à l’occasion du festival Image Satellite.
Depuis 2021, elle est en résidence aux Ateliers Médicis (Montfermeil), avec qui elle travaille sur un projet également soutenu par Mondes Nouveaux et l’Université Côte d’Azur. Elle travaille actuellement à Artagon Pantin, où se situe son atelier.
"Comme la sédimentation des terrains s’accomplit dans la suite des siècles, ainsi la lenteur favorise le dépôt des alluvions du souvenir ; un passé qui est simplement démodé quand il est trop récent nous inspire la délicieuse nostalgie des choses surannées, quand il s’éloigne suffisamment de la banalité contemporaine."
Vladimir Jankélévitch L’irréversible et la nostalgie, 1974, éd. Flammarion, coll. Champs Essais, P. 210
En 2018, après 33 ans d’activité, la mythique discothèque le Looksor à Clisson, ferme définitivement ses portes.
Trois générations qui, de 1985 à 2018, n’avaient plus beaucoup en commun si ce n’est la fréquentation d’un établissement de nuit ouvert tous les week ends, leur permettant l’accès à une offre festive de proximité.
Le film « Sur les traces du Looksor » a été réalisé à partir d’archives visuelles et des témoignages de celleux qui l’ont inventé et fréquenté : maître d’œuvre, client·es, femme de ménage, directeur, DJ, etc.
Cette reconstitution en images de synthèse, à la manière d'un docu-fiction historique, s’amuse des stéréotypes de ce genre de format télévisuel, tout en extrayant la puissante nostalgie qui émane de ce lieu.
L’occasion de s’interroger sur l’intérêt sentimental et patrimonial de ces architectures de loisir, construites au même moment que les parcs d’attractions ou les centres commerciaux, et devenues le symbole d’un hyper-capitalisme en déclin.
Cette exposition est produite par Le Voyage à Nantes et fait suite au projet « Pharaonik » présenté le 1er juillet 2023 dans les Nefs dans le cadre de La Nuit du VAN.
“They built as in revelations
In jasper and jacinth
Emerald and sardonyx
and lived like the swallows
that flew from the dark
into the light of the mead hall.”
Chroma, Derek Jarman
Dans le chaos des anciens champs de bataille, la couleur est signe de reconnaissance. Immédiatement lisible, elle identifie autant les ennemis que les alliés et annonce autant le sang que la poussière, les larmes que la mort. La guerre moderne et sa puissance de feu ont modifié en profondeur notre perception de l’héroïsme et le camouflage impensable jusqu’alors s’est imposé. Floryan Varennes dont les références s’étendent des textes médiévaux aux imaginaires de science-fiction a très vite noté la persistance d’un vocabulaire militaire dans le discours amoureux. Des représentations du “Siège du castel d’amour” à l’expression même de “conquête amoureuse”, la vision occidentale traditionnelle de l’amour en fait un autre terrain de violence autant symbolique que psychologique et physique. Les bannières en faux cuir de Sursum Corda définissent un espace de trouble dans ce que l’on cherche ordinairement dans un drapeau ou un blason. Il faut tourner autour de l'œuvre, croiser le regard d’une autre personne au travers de leurs structures ajourées, ou surprendre les reflets changeants pour entrer en reconnaissance. L’iridescence qui est moins une couleur qu’une qualité particulière de refléter la lumière est signe de fluidité qu’elle puisse être de genre ou de désir. Haut les cœurs, Sursum Corda en latin, nous enjoint l’artiste et cette formule pour prendre courage résonne comme un appel à envisager autrement nos manières de lier ou d’être visibles, une manière queer. Dans le chaos de nos relations affectives contemporaines, les bannières relèvent d’un sursaut d’héroïsme.
(texte par Henri Guette)
Vina Konada invite :
Monaline Mourbat Burbi
Clément Hébert
Lucien Vantey
Gaspar Willmann
Vincent Barbier
Yromem est une réminiscence de la mémoire de l’adolescence. Celle de la génération née au début des années 90. Elle confronte l’unicité de l’individu et son caractère générique forgé par son appartenance à une culture. Dans les années 2000, de nombreux parents se sont assurés de la reproduction de leur mythe”culturel” auprès de leurs enfants à travers le revival rock. Pour cette jeune génération ce passage de relais à construit de toute pièce une nostalgie fantasmée, les condamnant au remake et à la contrefaçon d’un idéal.
Aujourd’hui, Vina Konda explore à travers différentes pratiques son adolescence fantasmée, questionnant ainsi cette nostalgie artificielle."
Carte Blanche est un format d'invitation chez Askip qui se joue sur le temps court de l'entre-deux expositions et qui consiste à permettre à des créateurs, coups de coeur des programmateurs, qui sont issus de domaines aussi variés que l'architecture, la mode, le graphisme, le design ou encore l'édition de s’emparer du lieu.
Vous avez besoin d'humecter votre lichen, remembrer une nageoire tranchée ou tout simplement faire moisir votre peau ? Besoin d’interprétation ou de cicatrisation ? LE GOBELIN STORE EST LA POUR VOUS.
Le collectif GODSPEED a invité pour cette carte Blanche les artistes :
Paint 3000
Boris Detraz feat. Leomi Sadler
Mariaka Frossard
Jonhy Gaitée
Elena Lanshina
Marine Leauté
Tom Lebaron Kherif
Ulysse Müller
Romaric Sobac
Iris Veverka
Demi Tour de France est un duo d’artistes formé par Marie Bouthier et Anouck Lemarquis. Demi Tour de France est un projet multiforme qui cherche à adapter les médiums utilisés à partir de la question soulevée. Basant son projet initial autour de la photographie et des territoires physiques et /ou virtuels, le duo s’interroge en parallèle sur comment adapter un médium particulier à une situation donnée. La naissance du projet Demi Tour de France s’est dans un premier temps articulée autour de la traversée des paysages français au bord d’une Opel « Zafiro ». Photographiant le territoire et ses altérités, le duo cherche à donner un regard romantique au territoire qu’il parcourt, tout en s’interrogeant sur la manière de le mettre en forme. En traitant la question de l’espace et du paysage, Demi Tour de France est toujours confronté dans son travail à la question de la forme et à la manière de la développer. Au delà de l’image, le duo cherche à repenser les thématiques spatiales du point de vue de l’expérience, du récit et de la manière de les retranscrire au mieux en interrogeant la question du support. Ainsi tel projet pourra prendre la forme d’un projet d’édition, tel autre celui d’une série de posters grand format ou encore de fanzines. Il s’agit dans tous les cas de considérer la photographie au delà de son traitement classique, voir de son espace sémantique.
" La première fois que j’ai rencontrée Jehane, j’avais 14 ans. Elle avait posé ses grands yeux sur moi et m’observait à la dérobée pendant toute cette première journée de classe. J’arrivais en fin d’année dans cette nouvelle école, je me sentais comme une pièce rapportée.
Je sortais de deux réalités distinctes et diamétralement opposées, je me sentais comme enfermée dans une coquille. Eternelle étrangère, au sens premier du terme. La claustrophobie adolescente c’est: se sentir nullepart soi ni chez soi.
Un an et demi avant, entre 12 et 13 ans. Je suis accro à World of Warcraft à tel point que je ne vis que pour ça, ne dors jamais et vais à l’école en auto-pilot. Je suis rigolote mais discrète, effacée. Mes parents se rendent enfin compte de l’ampleur du problème. Je passe un long été où je suis sevrée de force.
Durant cet été je me réfugie de plus belle dans le dessin et dans mon interêt pour les choses d’ordre spirituelles et subtiles. Mais je suis un lion en cage et une implosion latente cyclone en moi, un vent fait de flammes dont l’émulation se fera dans la foudre.
Après l’été de sevrage dans une solitude digne de ce nom, je foule le pas de la classe. Me croyant socialement rouillée, c’est tout le contraire, je suis huilée et le moteur est acerbé. La réalité est devenue mon jeu vidéo. Un magnétisme s’opère, presque quantique. Je deviens déléguée de la classe en moins de cinq minutes, mon insolence ne connaitra pas de limites et j’entraîne les autres dans les rixes verbales contre « l’autorité ». Les pauvres professeurs. Je suis virée en Mai, et j’atterris miraculeusement dans le Lycée de la dernière chance. L’endroit pour tous les rats du système scolaire, dont les professeurs . C’était le paradis et le début de ma vraie vie.
Le directeur avait acheté le lycée et le bar d’à côté, ivre mort, après avoir gagné au Poker dans un speakeasy. « Un élève motivé a déjà fait la moitié du travail ».
Je suis dépourvue de mon insolence et retrouve ma place habituelle: se sentir nullepart soi ni chez soi. J’ai 6 de moyenne générale mais je suis première de la classe. C’est là où Jehane me regarde pour la première fois. Une très longue histoire d’amitié innarêtable s’en ai suivie, c’était une évidence. Je n’ai jamais autant ri de ma vie, je me suis sentie si aimée, si acceptée dans mes multitudes. J’ai considéré Jehane comme une déesse et un cadeau céleste absolu. On a vécu tellement de choses. La fusion qu’on a abreuvée pendant tant d’années a laissé place à une amitié extrêmement profonde, mature, dans laquelle on a tissé des liens tout aussi puissants avec des soeurs et des frères de coeurs. Nous sommes tous liés, une famille d’âme qui réincarne ensemble à chaque fois.
Jehane dépicte dans ses photos, notre famille choisie, nos secrets, nos alchimies, notre essence." (texte de Lisa Signorini)
https://cargocollective.com/raplisa
www.jehanemahmoud.paris
Carte Blanche est un format d'invitation chez Askip qui se joue sur le temps court de l'entre-deux expositions et qui consiste à permettre à des créateurs, coups de coeur des programmateurs, qui sont issus de domaines aussi variés que l'architecture, la mode, le graphisme, le design ou encore l'édition de s’emparer du lieu.
Depuis 2013, Phenüm détourne l'écharpe de supporter pour en faire un accessoire de mode, rare, graphique et de revendication. À ce jour 37 écharpes ont été créé et 32 artistes talentueux ont apposé leurs illustrations, design, peintures et bidouillages dans ces tricotages aux franges entremêlées, confectionnés en séries ultra limitées. Ces étendards à brandir ou à enrouler autour du cou se sont déclinés dans une multitude de styles, en laissant toujours carte blanche aux artistes: loufoqueries, couleurs contrastées, beautés minimales, tribute, dégradés pointillistes, messages codés, détournements fun, typographies...
Phenüm est un label français ancré a Brest. Depuis 2009, il met en lumière le travail d'artistes émergents à travers des éditions textiles et papier de qualité, conçus avec amour en Europe et en France, en petits tirages numérotés. Un regard expérimental et contemporain, inlassablement, tourné vers l'océan.
Quelque chose vous réveille la nuit,
Une silhouette de Malin est au pied de votre lit.
Une fille translucide voit des lumières,
Des clés délivrent la parole.
Des cercles s’activent,
Un collier vous protège,
De la fumée chante du Britney Spears.
Une fontaine vous fait voyager dans le temps,
Non, vous ne dormez pas :)
Naïa Combary est une réalisatrice et une artiste pluridisciplinaire diplômée des Arts Décoratifs de Paris. Son travail consiste a faire de la magie à travers divers médiums; elle explore des notions comme le rituel, la spiritualité, le rapport au temps et aux élements.
Le monde réel et le monde virtuel s'entrechoquent et s'entremêlent, pour délivrer la vision d'un féminisme magique et psychédélique, en lien avec la nature, les éléments et les émotions. D'un naturel artificiel.
Son travail prend sa source dans plusieurs techniques et pratiques comme la peinture, la réalité virtuelle, le cinema, Tiktok, la musique, la pop culture, la sorcellerie et les nouvelles technologies. Elle réalise des images énigmatiques qui évoquent des hallucinations, et fabrique des clés et autres objets symboliques qui libèrent les émotions.
Carte Blanche est un format d'invitation chez Askip qui se joue sur le temps court de l'entre-deux expositions et qui consiste à permettre à des créateurs, coups de coeur des programmateurs, qui sont issus de domaines aussi variés que l'architecture, la mode, le graphisme, le design ou encore l'édition de s’emparer du lieu.
Depuis 10 ans, le processus de conception et réalisation de nos projets s’articulant autour de dessins d’ossatures et de charpentes en 3D, a généré une collection d’images. Ces images se caractérisent par des assemblages de géométries colorées en volumes. Codes couleurs pour usinages et débits, nomenclatures de pièces pour calepinage et assemblage.
P.O.V tiré de l’acronyme cinématographique (Point Of View) nous amène à regarder nos projets sous d’autres angles que ceux de la réalité (une fois construits) : perspectives inversées, points de vues impossibles, rapport d’échelles illusoires, chromie fictive.
Longtemps archivée, il est temps de FAIRE quelque chose avec cette ressource au potentiel artistique, graphique, sculptural, et conceptuel.
P.O.V présente ici les différentes étapes du process d’un projet : modèles 3D en mouvement, plans imprimés, maquettes, construction échelle 1, où les couleurs de nomenclatures sont conservées et constituent sa spécificité. A partir de cette collection, une carte blanche à été confiée à 4 designers graphiques (Appelle Moi Papa, Atelier La Casse, Raphaël Garnier, Geoffroy Pithon) dans le but de créer une oeuvre graphique originale.
Fantasmer l'espace d'Askip pour en faire une taverne, si ce n'est pas déjà le cas... Un lieu de rencontres où la parole est libre, comme le furent les tavernes pour les Goliards aux XII ème et XIII ème siècles : ces jeunes clercs itinérants, issus des universités du continent européen, qui écrivaient des chansons à boire et des poèmes satiriques en latin. Cette taverne est archétypale et grotesque, issue d'un savoir populaire tressé autour d'une iconographie médiévale. Les murs sont ornés par une multitude d'objets oubliés par les voyageurs... Clément Courgeon est né en 1997 à Paris. Diplomé des Beaux-arts de Paris en 2021, il travaille à Pantin. Il considère son travail comme "un terrier, un refuge dans l'absurdité". Sa pratique traverse différents médiums : photographie, peinture, fabrication de costumes et d'accessoires et performance.
Carte Blanche est un format d'invitation chez Askip qui se joue sur le temps court de l'entre-deux expositions et qui consiste à permettre à des créateurs, coups de coeur des programmateurs, qui sont issus de domaines aussi variés que l'architecture, la mode, le graphisme, le design ou encore l'édition de s’emparer du lieu.
❝ Metale est le projet passion de Lala, amoureuse des très beaux vêtements (ou au contraire très laids), férue de l’art de l’accoutrement, et convaincue qu’il y a amplement assez de trésors à dénicher sans devoir sans cesse produire de nouvelles fringues. En 2016, Lala crée sa propre boutique de seconde main, d’abord itinérante sur Paris et sa banlieue, puis disponible sur internet depuis février 2021. Elle y partage son univers retro futur, dans lequel il n’y a pas besoin de neuf pour innover, honorant l’influence des icônes de la mode des années 90-2000s en les revisitant avec son sens aiguisé du style. Son engagement pour l’écoresponsabilité sexy inspire également ses créations upcycling de bijoux et accessoires. Le site internet de Metale est imaginé comme une épicerie à trésors avec un rayon vêtements et accessoires de seconde main, mais aussi un rayon de créations artisanales fabriquées par Lala et d’autres talentueux créateurs. Toutes les pièces Metale sont soigneusement sélectionnées pour leur caractère, leur âme et leur qualité puis proposées sur epiceriemetale.com dans un univers glamour. Pour Lala, s’habiller est un savoir faire et une manière de s’exprimer. Elle espère de tout son cœur que vous pourrez dévoiler votre personnalité grâce à Metale.❞ (texte par Nana Wong)
Delphine Dénéréaz, par le biais d’une série de sculptures tissées, investit Askip !
Pour la première fois l’artiste s’émancipe du métier à tisser et de la surface plane en venant travailler directement sur place, sous la forme d’une mini-résidence et avec des objets collectés à Nantes.
Delphine Dénéréaz : « Je me suis souvenue de ces moments passés à la laverie pendant mes études, où je me disais souvent que j’aurais eu le temps en attendant ma lessive de tisser un échantillon ou deux pour l’école. Et j’ai pris cette réflexion au pied de la lettre, pour cette exposition chez Askip lieu hybride et multiple qui m’invite à venir travailler et présenter mon travail dans son espace galerie / laverie / café.
J’y passe une semaine à tisser. Des anecdotes liées au lavomatique, lieu collectif où pourtant chacun est face à sa solitude et à son linge.
Sac ikéa qui se balance sur la poignée de la machine, quelques mots échangés autour du choix de l’assouplissant et du panier à roulette, chaussette abandonnée dans le fond du tambour, coloration malheureuse quand on a oublié le color stop. »
Née en 1989 dans le sud de la France, Delphine Dénéréaz est une artiste textile mêlant l’art du tissage traditionnel de la lirette à des images populaires telles que symboles, logos et scènes de la vie quotidienne.
Diplômée de La Cambre (Bruxelles) avec un Master en design textile, elle tisse des pièces à partir de tissus domestiques recyclés.
Inspirée par une esthétique contemporaine et portant un réel intérêt au tapis, objet symbolique de la culture méditerranéenne, Delphine Dénéréaz livre un témoignage de son époque.
La mine absurde, Émilie Breux associe des figures canoniques de l’histoire de l’art (natures mortes, sculptures antiques) à des formes naïves (smiley, emojis, pictogrammes) pour en offrir une lecture aussi humoristique qu’irrévérencieuse.
Il est aussi parfois question dans son travail de sculpture et d’installation de se jouer des lois de la physique, avec humour et poésie. Le leurre vient souligner la fragilité du réel, de ses représentations, et la complexité des mécanismes de perception. En quête d’instabilité, de déséquilibres, questionnant les limites, l’artiste aime proposer des moments en suspend, comme une fin de fête, entre plaisir et mélancolie. Cet instant particulier est alors figé dans le temps, comme une tentative de retenir ces sensations un peu plus longtemps, un effort dérisoire et poétique de retarder le lendemain.
Après les festivals Indélibile à Toulouse en 2018, et No Tengo Mama à Vigo en août 2019, Margaux Duseigneur et Antoine Marchalot profitent de l’invitation de la galerie Askip pour produire une nouvelle exposition à quatre mains, qui leur permet, par la peinture, le dessin ou la construction de volumes, de trouver un point à mi-chemin entre leurs deux univers ; celui, plus pictural, formaliste et abstrait, de Margaux, et celui, plus narratif et absurde, d’Antoine, empreint du second-degré présent dans ses bandes-dessinées.
Margaux Duseigneur & Antoine Marchalot se sont rencontrés à Lyon. Antoine Marchalot y fait des revues de bandes-dessinées et des fanzines au sein du collectif/éditeur Arbitraire depuis 2007 ; ils migrent ensuite vers Paris où ils rejoignent l’organisation du festival Fanzines! et créent la micro-structure d’édition Le Vau-Charette.
Margaux Duseigneur & Antoine Marchalot vivent depuis novembre 2018 à Uzerche, en Corrèze.
www.margauxduseigneur.com
www.antoinemarchalot.tumblr.com
Nine : L’ambiguïté, les genres, le corps, les sexualités, l’identité, toutes ces thématiques sont au cœur de ton travail.
H. : Ce que m’évoque le transféminisme, la queerness, nos corps TransPédéBiGouines, nos pratiques, ce sont des promesses. Mon atterrissage dans les espaces TPBG a agit simultanément à deux endroits ; à la fois en décapant en moi un construit qui se basait sur l’hétérosexualité (au sens où Wittig l’entend, comme un système politique, dans : La Pensée straight) et en me permettant de résoudre des impensés et de me rapprocher de moi-même. Les modèles que nous offre le cistème me semblent insondables, avec leurs politiques naturalisantes et essentialisantes. L’apparition de corps en mutation, s’appropriant et performant les concepts de féminin, de masculin, de désirs, renversant les définitions possibles et les limites imaginables du corps ont fait exploser la chape de plomb qui maintenait un ordre établi des genres, des sexes, des sexualités. Les raisons qui me poussent à produire vers et pour ces zones sont doubles, il y a à la fois la jouissance éprouvée, le bonheur pur et dur de savoir que ces lieux, ces discours, ces corps existent et œuvrent dans le monde, pris dans le même temps par une urgence à agir, un découragement perpétuel face à la violence, un sentiment de sidération et d’abattement, rejoint bientôt par la rage et l'amour. Ce double mouvement fait entrer en contact et en tension la vitalité et la colère ; ces deux notions maintiennent en moi un état d’éveil, porté à la fois par l’inquiétude et l’exaltation.
www.helenealix.hotglue.me
L’objet a toujours été au centre. Entre art soi-disant majeur et artisanat, Fanny Durand le questionne. Parures ostentatoires. Plaques militaires gravées. Casques et boucliers. Tour à tour, l’objet est et évoque. Outil d’une époque. Témoin d’une époque. Depuis 2016, Fanny Durand le lie à la violence des femmes. La violence faite par les femmes. Elle dresse l’inventaire des femmes combattantes. Avec la minutie d’une archiviste, elle récolte et classe la longue liste des noms oubliés de façon bien trop souvent volontaire. Au départ de cette quête, il y a le Mythe des Amazones. La construction d’un récit où la beauté et la force antique de cette armée de femmes ne sont qu’au service de l’homme. Un homme qui sort de la bataille d’autant plus victorieux que son ennemie est fascinante et arbitrairement vouée à l’échec. En 2018, les combattantes Amazones avaient déposées leur barda guerrier dans les salles du Musée des Beaux-Arts de Dole. Tel le silence après le champ de bataille. Elles avaient survécu.
www.durandfanny.com
Avec ses nombreuses séries, Melchior Tersen tend à dresser un panorama d’univers où se mêlent aventure, références de la culture populaire contemporaine et archivage. La culture métal et hip-hop, l’Île-de-France, ses souterrains et grottes, sa faune, ses lieux touristiques, vus d’un point de vue personnel, les communautés culturelles et leurs pratiques et réalisations. Au fur et à mesure des années, la figure de l’humain disparaît peu à peu de son travail pour ne laisser plus que place aux interventions de l’Homme.
Carte Blanche est un format d'invitation chez Askip qui se joue sur le temps court de l'entre-deux expositions et qui consiste à permettre à des créateurs, coups de coeur des programmateurs, qui sont issus de domaines aussi variés que l'architecture, la mode, le graphisme, le design ou encore l'édition de s’emparer du lieu.
Merci la nuit est un projet de documentaire sur la culture de la free party des années 90 à aujourd’hui en Europe. Pendant le processus de création, les réalisateurs de Merci la nuit ont conçu le livre "Musique du diable III" qui rassemble les collections de flyers de Mo, DJ-artiviste de free party.
Silina Syan est artiste plasticienne, photographe et vidéaste, basée à Pantin. Née en 1996, et diplômée de la Villa Arson à Nice en 2020, son travail est issu de ses questionnements autour de la notion d’hybridité culturelle. Sa pratique est transdisciplinaire, oscillant entre la photographie, la vidéo et la forme documentaire. À travers des éléments issus du kitsch, du populaire, de l’ordre du motif, de la surcharge, de l’excès, et une colorimétrie dense, ses œuvres viennent recréer un fantasme, une histoire, un récit ou un lien presque mythologique avec un nouveau lieu, celui des migrations et de l’entre-deux culturel que crée l’exil.
En parallèle, elle codirige le média Echo Banlieues au sein duquel elle est photographe.
En 2021, elle travaille en résidence aux Ateliers Médicis et à Triangle-Astérides. Elle présente son travail aux Magasins Généraux à l’occasion du festival Les Chichas de la Pensée, à la galerie art-cade* de Marseille, au centre d’art de la Villa Arson, et aux Ateliers Médicis lors de la Nuit Blanche. En 2022, son travail est exposé à la galerie Eric Mouchet à Paris, à Poush Manifesto de Clichy, ainsi qu’à La Villette dans “100% l’expo” et au 109 (Nice) à l’occasion du festival Image Satellite.
Depuis 2021, elle est en résidence aux Ateliers Médicis (Montfermeil), avec qui elle travaille sur un projet également soutenu par Mondes Nouveaux et l’Université Côte d’Azur. Elle travaille actuellement à Artagon Pantin, où se situe son atelier.
"Comme la sédimentation des terrains s’accomplit dans la suite des siècles, ainsi la lenteur favorise le dépôt des alluvions du souvenir ; un passé qui est simplement démodé quand il est trop récent nous inspire la délicieuse nostalgie des choses surannées, quand il s’éloigne suffisamment de la banalité contemporaine."
Vladimir Jankélévitch L’irréversible et la nostalgie, 1974, éd. Flammarion, coll. Champs Essais, P. 210
En 2018, après 33 ans d’activité, la mythique discothèque le Looksor à Clisson, ferme définitivement ses portes.
Trois générations qui, de 1985 à 2018, n’avaient plus beaucoup en commun si ce n’est la fréquentation d’un établissement de nuit ouvert tous les week ends, leur permettant l’accès à une offre festive de proximité.
Le film « Sur les traces du Looksor » a été réalisé à partir d’archives visuelles et des témoignages de celleux qui l’ont inventé et fréquenté : maître d’œuvre, client·es, femme de ménage, directeur, DJ, etc.
Cette reconstitution en images de synthèse, à la manière d'un docu-fiction historique, s’amuse des stéréotypes de ce genre de format télévisuel, tout en extrayant la puissante nostalgie qui émane de ce lieu.
L’occasion de s’interroger sur l’intérêt sentimental et patrimonial de ces architectures de loisir, construites au même moment que les parcs d’attractions ou les centres commerciaux, et devenues le symbole d’un hyper-capitalisme en déclin.
Cette exposition est produite par Le Voyage à Nantes et fait suite au projet « Pharaonik » présenté le 1er juillet 2023 dans les Nefs dans le cadre de La Nuit du VAN.
“They built as in revelations
In jasper and jacinth
Emerald and sardonyx
and lived like the swallows
that flew from the dark
into the light of the mead hall.”
Chroma, Derek Jarman
Dans le chaos des anciens champs de bataille, la couleur est signe de reconnaissance. Immédiatement lisible, elle identifie autant les ennemis que les alliés et annonce autant le sang que la poussière, les larmes que la mort. La guerre moderne et sa puissance de feu ont modifié en profondeur notre perception de l’héroïsme et le camouflage impensable jusqu’alors s’est imposé. Floryan Varennes dont les références s’étendent des textes médiévaux aux imaginaires de science-fiction a très vite noté la persistance d’un vocabulaire militaire dans le discours amoureux. Des représentations du “Siège du castel d’amour” à l’expression même de “conquête amoureuse”, la vision occidentale traditionnelle de l’amour en fait un autre terrain de violence autant symbolique que psychologique et physique. Les bannières en faux cuir de Sursum Corda définissent un espace de trouble dans ce que l’on cherche ordinairement dans un drapeau ou un blason. Il faut tourner autour de l'œuvre, croiser le regard d’une autre personne au travers de leurs structures ajourées, ou surprendre les reflets changeants pour entrer en reconnaissance. L’iridescence qui est moins une couleur qu’une qualité particulière de refléter la lumière est signe de fluidité qu’elle puisse être de genre ou de désir. Haut les cœurs, Sursum Corda en latin, nous enjoint l’artiste et cette formule pour prendre courage résonne comme un appel à envisager autrement nos manières de lier ou d’être visibles, une manière queer. Dans le chaos de nos relations affectives contemporaines, les bannières relèvent d’un sursaut d’héroïsme.
(texte par Henri Guette)
Vina Konada invite :
Monaline Mourbat Burbi
Clément Hébert
Lucien Vantey
Gaspar Willmann
Vincent Barbier
Yromem est une réminiscence de la mémoire de l’adolescence. Celle de la génération née au début des années 90. Elle confronte l’unicité de l’individu et son caractère générique forgé par son appartenance à une culture. Dans les années 2000, de nombreux parents se sont assurés de la reproduction de leur mythe”culturel” auprès de leurs enfants à travers le revival rock. Pour cette jeune génération ce passage de relais à construit de toute pièce une nostalgie fantasmée, les condamnant au remake et à la contrefaçon d’un idéal.
Aujourd’hui, Vina Konda explore à travers différentes pratiques son adolescence fantasmée, questionnant ainsi cette nostalgie artificielle."
Carte Blanche est un format d'invitation chez Askip qui se joue sur le temps court de l'entre-deux expositions et qui consiste à permettre à des créateurs, coups de coeur des programmateurs, qui sont issus de domaines aussi variés que l'architecture, la mode, le graphisme, le design ou encore l'édition de s’emparer du lieu.
Vous avez besoin d'humecter votre lichen, remembrer une nageoire tranchée ou tout simplement faire moisir votre peau ? Besoin d’interprétation ou de cicatrisation ? LE GOBELIN STORE EST LA POUR VOUS.
Le collectif GODSPEED a invité pour cette carte Blanche les artistes :
Paint 3000
Boris Detraz feat. Leomi Sadler
Mariaka Frossard
Jonhy Gaitée
Elena Lanshina
Marine Leauté
Tom Lebaron Kherif
Ulysse Müller
Romaric Sobac
Iris Veverka
Demi Tour de France est un duo d’artistes formé par Marie Bouthier et Anouck Lemarquis. Demi Tour de France est un projet multiforme qui cherche à adapter les médiums utilisés à partir de la question soulevée. Basant son projet initial autour de la photographie et des territoires physiques et /ou virtuels, le duo s’interroge en parallèle sur comment adapter un médium particulier à une situation donnée. La naissance du projet Demi Tour de France s’est dans un premier temps articulée autour de la traversée des paysages français au bord d’une Opel « Zafiro ». Photographiant le territoire et ses altérités, le duo cherche à donner un regard romantique au territoire qu’il parcourt, tout en s’interrogeant sur la manière de le mettre en forme. En traitant la question de l’espace et du paysage, Demi Tour de France est toujours confronté dans son travail à la question de la forme et à la manière de la développer. Au delà de l’image, le duo cherche à repenser les thématiques spatiales du point de vue de l’expérience, du récit et de la manière de les retranscrire au mieux en interrogeant la question du support. Ainsi tel projet pourra prendre la forme d’un projet d’édition, tel autre celui d’une série de posters grand format ou encore de fanzines. Il s’agit dans tous les cas de considérer la photographie au delà de son traitement classique, voir de son espace sémantique.
" La première fois que j’ai rencontrée Jehane, j’avais 14 ans. Elle avait posé ses grands yeux sur moi et m’observait à la dérobée pendant toute cette première journée de classe. J’arrivais en fin d’année dans cette nouvelle école, je me sentais comme une pièce rapportée.
Je sortais de deux réalités distinctes et diamétralement opposées, je me sentais comme enfermée dans une coquille. Eternelle étrangère, au sens premier du terme. La claustrophobie adolescente c’est: se sentir nullepart soi ni chez soi.
Un an et demi avant, entre 12 et 13 ans. Je suis accro à World of Warcraft à tel point que je ne vis que pour ça, ne dors jamais et vais à l’école en auto-pilot. Je suis rigolote mais discrète, effacée. Mes parents se rendent enfin compte de l’ampleur du problème. Je passe un long été où je suis sevrée de force.
Durant cet été je me réfugie de plus belle dans le dessin et dans mon interêt pour les choses d’ordre spirituelles et subtiles. Mais je suis un lion en cage et une implosion latente cyclone en moi, un vent fait de flammes dont l’émulation se fera dans la foudre.
Après l’été de sevrage dans une solitude digne de ce nom, je foule le pas de la classe. Me croyant socialement rouillée, c’est tout le contraire, je suis huilée et le moteur est acerbé. La réalité est devenue mon jeu vidéo. Un magnétisme s’opère, presque quantique. Je deviens déléguée de la classe en moins de cinq minutes, mon insolence ne connaitra pas de limites et j’entraîne les autres dans les rixes verbales contre « l’autorité ». Les pauvres professeurs. Je suis virée en Mai, et j’atterris miraculeusement dans le Lycée de la dernière chance. L’endroit pour tous les rats du système scolaire, dont les professeurs . C’était le paradis et le début de ma vraie vie.
Le directeur avait acheté le lycée et le bar d’à côté, ivre mort, après avoir gagné au Poker dans un speakeasy. « Un élève motivé a déjà fait la moitié du travail ».
Je suis dépourvue de mon insolence et retrouve ma place habituelle: se sentir nullepart soi ni chez soi. J’ai 6 de moyenne générale mais je suis première de la classe. C’est là où Jehane me regarde pour la première fois. Une très longue histoire d’amitié innarêtable s’en ai suivie, c’était une évidence. Je n’ai jamais autant ri de ma vie, je me suis sentie si aimée, si acceptée dans mes multitudes. J’ai considéré Jehane comme une déesse et un cadeau céleste absolu. On a vécu tellement de choses. La fusion qu’on a abreuvée pendant tant d’années a laissé place à une amitié extrêmement profonde, mature, dans laquelle on a tissé des liens tout aussi puissants avec des soeurs et des frères de coeurs. Nous sommes tous liés, une famille d’âme qui réincarne ensemble à chaque fois.
Jehane dépicte dans ses photos, notre famille choisie, nos secrets, nos alchimies, notre essence." (texte de Lisa Signorini)
https://cargocollective.com/raplisa
www.jehanemahmoud.paris
Carte Blanche est un format d'invitation chez Askip qui se joue sur le temps court de l'entre-deux expositions et qui consiste à permettre à des créateurs, coups de coeur des programmateurs, qui sont issus de domaines aussi variés que l'architecture, la mode, le graphisme, le design ou encore l'édition de s’emparer du lieu.
Depuis 2013, Phenüm détourne l'écharpe de supporter pour en faire un accessoire de mode, rare, graphique et de revendication. À ce jour 37 écharpes ont été créé et 32 artistes talentueux ont apposé leurs illustrations, design, peintures et bidouillages dans ces tricotages aux franges entremêlées, confectionnés en séries ultra limitées. Ces étendards à brandir ou à enrouler autour du cou se sont déclinés dans une multitude de styles, en laissant toujours carte blanche aux artistes: loufoqueries, couleurs contrastées, beautés minimales, tribute, dégradés pointillistes, messages codés, détournements fun, typographies...
Phenüm est un label français ancré a Brest. Depuis 2009, il met en lumière le travail d'artistes émergents à travers des éditions textiles et papier de qualité, conçus avec amour en Europe et en France, en petits tirages numérotés. Un regard expérimental et contemporain, inlassablement, tourné vers l'océan.
Quelque chose vous réveille la nuit,
Une silhouette de Malin est au pied de votre lit.
Une fille translucide voit des lumières,
Des clés délivrent la parole.
Des cercles s’activent,
Un collier vous protège,
De la fumée chante du Britney Spears.
Une fontaine vous fait voyager dans le temps,
Non, vous ne dormez pas :)
Naïa Combary est une réalisatrice et une artiste pluridisciplinaire diplômée des Arts Décoratifs de Paris. Son travail consiste a faire de la magie à travers divers médiums; elle explore des notions comme le rituel, la spiritualité, le rapport au temps et aux éléments.
Le monde réel et le monde virtuel s'entrechoquent et s'entremêlent, pour délivrer la vision d'un féminisme magique et psychédélique, en lien avec la nature, les éléments et les émotions. D'un naturel artificiel.
Son travail prend sa source dans plusieurs techniques et pratiques comme la peinture, la réalité virtuelle, le cinema, Tiktok, la musique, la pop culture, la sorcellerie et les nouvelles technologies. Elle réalise des images énigmatiques qui évoquent des hallucinations, et fabrique des clés et autres objets symboliques qui libèrent les émotions.
Carte Blanche est un format d'invitation chez Askip qui se joue sur le temps court de l'entre-deux expositions et qui consiste à permettre à des créateurs, coups de coeur des programmateurs, qui sont issus de domaines aussi variés que l'architecture, la mode, le graphisme, le design ou encore l'édition de s’emparer du lieu.
Depuis 10 ans, le processus de conception et réalisation de nos projets s’articulant autour de dessins d’ossatures et de charpentes en 3D, a généré une collection d’images. Ces images se caractérisent par des assemblages de géométries colorées en volumes. Codes couleurs pour usinages et débits, nomenclatures de pièces pour calepinage et assemblage.
P.O.V tiré de l’acronyme cinématographique (Point Of View) nous amène à regarder nos projets sous d’autres angles que ceux de la réalité (une fois construits) : perspectives inversées, points de vues impossibles, rapport d’échelles illusoires, chromie fictive.
Longtemps archivée, il est temps de FAIRE quelque chose avec cette ressource au potentiel artistique, graphique, sculptural, et conceptuel.
P.O.V présente ici les différentes étapes du process d’un projet : modèles 3D en mouvement, plans imprimés, maquettes, construction échelle 1, où les couleurs de nomenclatures sont conservées et constituent sa spécificité. A partir de cette collection, une carte blanche à été confiée à 4 designers graphiques (Appelle Moi Papa, Atelier La Casse, Raphaël Garnier, Geoffroy Pithon) dans le but de créer une oeuvre graphique originale.
Fantasmer l'espace d'Askip pour en faire une taverne, si ce n'est pas déjà le cas... Un lieu de rencontres où la parole est libre, comme le furent les tavernes pour les Goliards aux XII ème et XIII ème siècles : ces jeunes clercs itinérants, issus des universités du continent européen, qui écrivaient des chansons à boire et des poèmes satiriques en latin. Cette taverne est archétypale et grotesque, issue d'un savoir populaire tressé autour d'une iconographie médiévale. Les murs sont ornés par une multitude d'objets oubliés par les voyageurs... Clément Courgeon est né en 1997 à Paris. Diplomé des Beaux-arts de Paris en 2021, il travaille à Pantin. Il considère son travail comme "un terrier, un refuge dans l'absurdité". Sa pratique traverse différents médiums : photographie, peinture, fabrication de costumes et d'accessoires et performance.
Carte Blanche est un format d'invitation chez Askip qui se joue sur le temps court de l'entre-deux expositions et qui consiste à permettre à des créateurs, coups de coeur des programmateurs, qui sont issus de domaines aussi variés que l'architecture, la mode, le graphisme, le design ou encore l'édition de s’emparer du lieu.
❝ Metale est le projet passion de Lala, amoureuse des très beaux vêtements (ou au contraire très laids), férue de l’art de l’accoutrement, et convaincue qu’il y a amplement assez de trésors à dénicher sans devoir sans cesse produire de nouvelles fringues. En 2016, Lala crée sa propre boutique de seconde main, d’abord itinérante sur Paris et sa banlieue, puis disponible sur internet depuis février 2021. Elle y partage son univers retro futur, dans lequel il n’y a pas besoin de neuf pour innover, honorant l’influence des icônes de la mode des années 90-2000s en les revisitant avec son sens aiguisé du style. Son engagement pour l’écoresponsabilité sexy inspire également ses créations upcycling de bijoux et accessoires. Le site internet de Metale est imaginé comme une épicerie à trésors avec un rayon vêtements et accessoires de seconde main, mais aussi un rayon de créations artisanales fabriquées par Lala et d’autres talentueux créateurs. Toutes les pièces Metale sont soigneusement sélectionnées pour leur caractère, leur âme et leur qualité puis proposées sur epiceriemetale.com dans un univers glamour. Pour Lala, s’habiller est un savoir faire et une manière de s’exprimer. Elle espère de tout son cœur que vous pourrez dévoiler votre personnalité grâce à Metale.❞ (texte par Nana Wong)
Delphine Dénéréaz, par le biais d’une série de sculptures tissées, investit Askip !
Pour la première fois l’artiste s’émancipe du métier à tisser et de la surface plane en venant travailler directement sur place, sous la forme d’une mini-résidence et avec des objets collectés à Nantes.
Delphine Dénéréaz : « Je me suis souvenue de ces moments passés à la laverie pendant mes études, où je me disais souvent que j’aurais eu le temps en attendant ma lessive de tisser un échantillon ou deux pour l’école. Et j’ai pris cette réflexion au pied de la lettre, pour cette exposition chez Askip lieu hybride et multiple qui m’invite à venir travailler et présenter mon travail dans son espace galerie / laverie / café.
J’y passe une semaine à tisser. Des anecdotes liées au lavomatique, lieu collectif où pourtant chacun est face à sa solitude et à son linge.
Sac ikéa qui se balance sur la poignée de la machine, quelques mots échangés autour du choix de l’assouplissant et du panier à roulette, chaussette abandonnée dans le fond du tambour, coloration malheureuse quand on a oublié le color stop. »
Née en 1989 dans le sud de la France, Delphine Dénéréaz est une artiste textile mêlant l’art du tissage traditionnel de la lirette à des images populaires telles que symboles, logos et scènes de la vie quotidienne.
Diplômée de La Cambre (Bruxelles) avec un Master en design textile, elle tisse des pièces à partir de tissus domestiques recyclés.
Inspirée par une esthétique contemporaine et portant un réel intérêt au tapis, objet symbolique de la culture méditerranéenne, Delphine Dénéréaz livre un témoignage de son époque.
La mine absurde, Émilie Breux associe des figures canoniques de l’histoire de l’art (natures mortes, sculptures antiques) à des formes naïves (smiley, emojis, pictogrammes) pour en offrir une lecture aussi humoristique qu’irrévérencieuse.
Il est aussi parfois question dans son travail de sculpture et d’installation de se jouer des lois de la physique, avec humour et poésie. Le leurre vient souligner la fragilité du réel, de ses représentations, et la complexité des mécanismes de perception. En quête d’instabilité, de déséquilibres, questionnant les limites, l’artiste aime proposer des moments en suspend, comme une fin de fête, entre plaisir et mélancolie. Cet instant particulier est alors figé dans le temps, comme une tentative de retenir ces sensations un peu plus longtemps, un effort dérisoire et poétique de retarder le lendemain.
Après les festivals Indélibile à Toulouse en 2018, et No Tengo Mama à Vigo en août 2019, Margaux Duseigneur et Antoine Marchalot profitent de l’invitation de la galerie Askip pour produire une nouvelle exposition à quatre mains, qui leur permet, par la peinture, le dessin ou la construction de volumes,
de trouver un point à mi-chemin entre leurs deux univers ; celui, plus pictural, formaliste et abstrait, de Margaux, et celui, plus narratif et absurde, d’Antoine, empreint du second-degré présent dans ses bandes-dessinées.
Margaux Duseigneur & Antoine Marchalot se sont rencontrés à Lyon. Antoine Marchalot y fait des revues de bandes-dessinées et des fanzines au sein du collectif/éditeur Arbitraire depuis 2007 ; ils migrent ensuite vers Paris où ils rejoignent l’organisation du festival Fanzines! et créent la micro-structure d’édition Le Vau-Charette.
Margaux Duseigneur & Antoine Marchalot vivent depuis novembre 2018 à Uzerche, en Corrèze.
www.margauxduseigneur.com
www.antoinemarchalot.tumblr.com
Nine : L’ambiguïté, les genres, le corps, les sexualités, l’identité, toutes ces thématiques sont au cœur de ton travail.
H. : Ce que m’évoque le transféminisme, la queerness, nos corps TransPédéBiGouines, nos pratiques, ce sont des promesses. Mon atterrissage dans les espaces TPBG a agit simultanément à deux endroits ; à la fois en décapant en moi un construit qui se basait sur l’hétérosexualité (au sens où Wittig l’entend, comme un système politique, dans : La Pensée straight) et en me permettant de résoudre des impensés et de me rapprocher de moi-même. Les modèles que nous offre le cistème me semblent insondables, avec leurs politiques naturalisantes et essentialisantes. L’apparition de corps en mutation, s’appropriant et performant les concepts de féminin, de masculin, de désirs, renversant les définitions possibles et les limites imaginables du corps ont fait exploser la chape de plomb qui maintenait un ordre établi des genres, des sexes, des sexualités. Les raisons qui me poussent à produire vers et pour ces zones sont doubles, il y a à la fois la jouissance éprouvée, le bonheur pur et dur de savoir que ces lieux, ces discours, ces corps existent et œuvrent dans le monde, pris dans le même temps par une urgence à agir, un découragement perpétuel face à la violence, un sentiment de sidération et d’abattement, rejoint bientôt par la rage et l'amour. Ce double mouvement fait entrer en contact et en tension la vitalité et la colère ; ces deux notions maintiennent en moi un état d’éveil, porté à la fois par l’inquiétude et l’exaltation.
www.helenealix.hotglue.me
L’objet a toujours été au centre. Entre art soi-disant majeur et artisanat, Fanny Durand le questionne. Parures ostentatoires. Plaques militaires gravées. Casques et boucliers. Tour à tour, l’objet est et évoque. Outil d’une époque. Témoin d’une époque. Depuis 2016, Fanny Durand le lie à la violence des femmes. La violence faite par les femmes. Elle dresse l’inventaire des femmes combattantes. Avec la minutie d’une archiviste, elle récolte et classe la longue liste des noms oubliés de façon bien trop souvent volontaire. Au départ de cette quête, il y a le Mythe des Amazones. La construction d’un récit où la beauté et la force antique de cette armée de femmes ne sont qu’au service de l’homme. Un homme qui sort de la bataille d’autant plus victorieux que son ennemie est fascinante et arbitrairement vouée à l’échec. En 2018, les combattantes Amazones avaient déposées leur barda guerrier dans les salles du Musée des Beaux-Arts de Dole. Tel le silence après le champ de bataille. Elles avaient survécu.
www.durandfanny.com
Avec ses nombreuses séries, Melchior Tersen tend à dresser un panorama d’univers où se mêlent aventure, références de la culture populaire contemporaine et archivage. La culture métal et hip-hop, l’Île-de-France, ses souterrains et grottes, sa faune, ses lieux touristiques, vus d’un point de vue personnel, les communautés culturelles et leurs pratiques et réalisations. Au fur et à mesure des années, la figure de l’humain disparaît peu à peu de son travail pour ne laisser plus que place aux interventions de l’Homme.